Porte de gauche, juste un numéro, le six…

Il était gris ce jour, de la couleur fade et triste d’un jour de deuil. J’étais assis là, sur un vieux banc usé faisant face à l’entrée d’une église décatie du quartier délabré de Beaubrun à Saint-Etienne. J’attendais, fumant cigarette sur cigarette, que l’office, pour l’enterrement d’un vieil oncle à l’amie qui m’avait entrainé ici, soit enfin terminé.

Il fallait qu’elle soit vraiment une très bonne amie pour que j’accepte de mettre une tenue sobre et décente pour l’accompagner. Mais aussi grande que soit cette amitié, il n’était pas question que je franchisse le seuil d’un quelconque édifice religieux. Aussi je préférais prendre le risque d’attraper un coup de froid.

Les portes s’ouvrirent. Après le cercueil… La famille et quelques connaissances du défunt firent leurs apparitions, suivi d’une antédiluvienne grenouille de bénitiers occupant le vide sans fin de sa vie sans teint en assistant à toutes les obsèques aux alentours en attendant que son tour vint.

Je repérais mon amie et me dirigeais vers elle. Je remarquais à ses côtés, une jeune femme à l’allure de vieille fille. Sous un manteau noir légèrement élimé, entrouvert, une robe informe d’un tissu revêche lui couvrait le corps du haut du cou jusqu’au bas des chevilles, sans rien dévoilé du corps en dessous, que l’on ne pouvait alors que tenter d’imaginer. Sous ses cheveux tirés douloureusement en arrière et se terminant par un chignon très serré, le regard noir et dur contrastait avec le doux ovale de son visage où des lèvres pulpeuses d’un rose suave naturel semblaient appeler à de longs baisers langoureux. Mais, c’était surtout les chaussures à ses pieds, des bottines noires vernies à fin talon haut, aux semelles d’un rouge sanguin qui m’intriguaient le plus. Elles contrastaient singulièrement avec l’apparence générale que voulait nous donner à voir cette créature terne et austère. C’était tout à fait le genre de bottines que l’on devait lacer à s’en couper la circulation du sang qui hantaient mes fantasmes masochistes .

Pendant le trajet qui nous emmena jusqu’au crématorium, tout en tentant de supporter les gémissements à peine feints d’un couple d’un cousinage éloignée du défunt à l’arrière de ma voiture, ce qui semblait légèrement irriter mon amie, je pensais à la silhouette contrastée de cette jeune femme qui excitait ma curiosité. Entre l’allure réservée, limite effacée sous ce sac en toile de jute qui lui servait de robe, entre ce visage plus érotique qu’extatique et ces talons hauts de maîtresse de cérémonie doloriste, je me demandais quelle personnalité pouvait bien se caché derrière tout ça.

Après la cérémonie de la crémation, il fût décidé de se rendre chez le fils du défunt oncle pour lui rendre un dernier hommage en se goinfrant de canapé et en prenant une cuite mondaine à la mode américaine. Je fis part à mon amie de mon intention de m’en aller car je ne désirais pas vraiment être de la partie. Mais finalement, ses yeux humides et la détresse du ton de sa voix aux bords des larmes lorsqu’elle me demanda si je pouvais décemment l’abandonner là, au milieu de ces… « Gens », en me désignant ce qu’il restait de sa famille qu’elle connaissait à peine, je

cédais et décidais de rester.
Cette décision en toute objectivité, n’avait strictement rien a voir avec l’espoir

d’en apprendre un peu plus sur cette étrange paroissienne qui depuis tout à l’heure était l’objet de mes pensées.

Après quelques verres d’alcool fort, les langues se délièrent et le volume des conversations jusqu’alors chuchotées monta de plusieurs crans. Je m’étais assis dans un petit coin, bien décidé à me souler doucement en attendant que cette réunion familiale prenne fin. Chacun y allait de son souvenir, de sa petite anecdote d’où ils ressortaient au final que le vieil oncle était surtout un ivrogne aux capacités intellectuelles limitées, parfois violent, souvent imbuvable.

Je fixais du regard une tâche, vieille trace, empreinte indélébile, témoin fossile de la chute sur le sol d’une matière corrosive indéterminée, dont les contours faisaient vaguement penser à la silhouette d’un chien à l’arrêt. J’en étais arriver au point de penser que moi aussi, finalement je serais mieux en cendre dans une urne plutôt que d’être obligé d’écouter toutes ces moroses litanies.

Les bouts pointues de deux bottines vernies s’imposèrent dans mon champ de vision et m’extirpèrent de l’état contemplatif dans lequel j’étais en train de végéter . Je levais les yeux et la vis sans son manteau, elle me tendait une assiette où trônaient quelques saucisses cocktail toutes racornies d’avoir été trop cuites.

La mauvaise coupe de sa robe n’arrivait pas vraiment à cacher une poitrine que l’on devinait plutôt généreuse. Et ce mauvais tissu rêche me donnait surtout l’envie de lui l’ôter. « Bonjour, nous n’avons pas encore eu l’occasion de nous présenter, je m’appelle Marc. Je suis un ami de la petite nièce ».

Elle me répondit d’un ton cassant. « Bonjour, moi c’est Erika. Je suis une amie de la belle-fille. »
Trop curieux pour me formaliser de ce ton, j’engageais la conversation. Je l’amenais à échanger quelques banales mots de convenance, quelques phrases convenues.

Ne comprenant pas vraiment sa présence ici, qui au fond n’était pas plus justifié que la mienne, je la questionnais à ce sujet. Qu’est-ce que je n’avais pas fait…

« J’y ai droit à chaque fois. Dès qu’il y a un ou une foldingue biblique dans un rayon de deux cent mètres qui a envie de s’épancher sur sa foi, c’est pour moi. Je les attire, je n’y peux rien. »

Et c’était parti pour un cour de catéchisme. J’aurais pu bien sur trouver une échappatoire, mais quelque chose me retenait. Dans le regard, un éclair, un je ne savais trop quoi de perversions inavouées. Qui d’ailleurs cadrait très bien avec les bottines. Alors je tentais une provocation.

« Dites-moi Erika, lui ai-je dit en coupant le flot de niaiseries bondieusardes qui sortaient à flots ininterrompus d’entre ses belles lèvres dont j’aurais préféré mordiller l’ourlet, vos bottines si bien serrées sur vos chevilles que je devine fragile, sont-elles là pour vous obliger douloureusement à rester dans la contrition ? »

Alors que je m’attendait à ce qu’elle me lança un regard plein de méchants anathèmes et à ce qu’elle me jetta à la tête des mots me vouant à tous les enfers et leurs supplices, elle se contenta d’approcher son visage du mien. Je vis ses pupilles se dilater et l’éclat d’une vicieuse gourmandise non dissimulée transformer ses traits.

Elle me murmura :
« Je vais te donner mon adresse. Demain, à seize heures, tu viendras chez moi…

Nous pourrons développer ce sujet… »
Et elle reparti avec son assiette, sans se retourner.

Ce n’est qu’au moment du départ, lorsque mon amie en eu enfin assez des sursauts d’hypocrisies propre aux hommages post-mortem, même des plus ignobles personnes, qu’Erika vint me remettre sur un bout de papier plié en quatre, son adresse. « Demain, seize heures ! M’intima-t’elle. »

C’était un vieil immeuble aux murs noircis. L’escalier étais en bois et grinçait à chaque pas. J’arrivais au troisième étage. Porte de gauche, juste un numéro, le six, j’étais au bon endroit. Je sonnais. Quand la porte s’ouvrit, la déception qui pouvait se lire sur mon visage fit sourire cruellement Erika. Déçu… Le mot était faible, depuis hier je n’avais cessé de fantasmer cette rencontre. J’avais une imagination sans fin lorsqu’il s’agissait d’inventer des scénarios lubriques. Et les envies érotiques qu’avaient déclenché en moi la vue de ces hauts talons lacés fermement… Je m’attendais vraiment à tout autre chose que cette autre robe encore plus infâme que celle de la veille. Et pire que tout, ces pieds étaient chaussés de vieilles mules râpées.

Comme j’ai été bien élevé, j’entrais quand même sur son invitation. Le seuil donnait directement sur le salon, salle à manger, cuisine aménagée. Moi qui avait cru que je passerais une fin de journée licencieuse en m’adonnant aux jeux érotiques d’une chrétienne perverse s’abandonnant à la joie de la punition salvatrice, me voilà obligé de boire de la tisane tiède sur un vieux canapé plus dur qu’un prie-dieu en écoutant une refoulée, légèrement timbrée, énumérer les avantages de croire en un dieu qui ne veut que votre bien, tout en vous interdisant tous les plaisirs de la vie. Et le tout au milieu d’un amoncellement d’icônes diverses et variées, d’images pieuses collées un peu n’importe où, n’importe comment.

Après avoir bu quelques gorgées d’une amère infusion au goût douteux et l’avoir laissée déballer un peu de sa bile spirituelle, je me raclais la gorge dans le but de prendre la parole et lui signifier qu’il était temps pour moi de m’en aller. Mais alors que je tentais de me lever, ma tête se mit à tourner. Je retombais lourdement sur le canapé. Et plus j’essayais de me lever, plus cela me paraissait difficile. Je n’eus pas le temps de me demander ce qui m’arrivais. Je sombrais.

Une douleur perçante au niveau de l’abdomen m’extirpa de la torpeur dans laquelle j’étais plongé. Elle fût suivi presque immédiatement par une autre quelques centimètres plus bas. J’ouvris les yeux. Mon regard se posa sur une bottine à lacets et à la semelle rouge sang dont le talon haut et fin venait juste de se poser sur mon sexe. Ce fût avec une lenteur maîtrisée que sa pointe m’effleura à la base du gland avant d’appuyer de plus à plus durement. Ma queue flasque jusqu’alors, se mit à gonfler. Le talon se plantait de plus en plus lourdement au fur et à mesure que ma bandaison durcissait. Entre douleur et plaisir, j’étais presque sur le point de jouir quand le talon

de la bottine se retira de mon pénis pour venir s’introduire dans ma bouche entrouverte.

Reprenant un peu le dessus j’en profitais pour observer Erika. Son corps était presque entièrement revêtue d’une combinaison en latex ne laissant à la vue que ses deux seins dont les tétons étaient percés par des anneaux reliés à des chaînes qui descendaient et passaient entre les lèvres de son sexe complètement rasé, lui aussi crûment exposé au regard. Sans fard je pouvais voir en détail la double chaines entrouvrir les lèvres et décalotter un clitoris rougis par le frottement permanent des anneaux d’aciers. Elle remontait entre les fesses pour ensuite venir s’accrocher autour du cou sur un collier, dont les pointes étaient tournées vers la peau fragile de son cou gracile. Les chaines suffisamment tendues tiraient sur la pointe de ses seins gonflés et durcis par ce traitement à chacun des mouvements de son corps. Dans cet accoutrement de nonne perverse, elle jouissait de me voir ainsi à sa merci.

J’étais allongé complètement nu, les bras en croix, les jambes écartées. Attaché serré par des cordes aux poignets et aux chevilles à des anneaux solidement amarrés aux carrelages froids en damier noir et blanc du sol de cette pièce que je n’avais pas vu en entrant. Je ne pouvais faire un seul mouvement.

Elle retira sans ménagement son talon de ma bouche et vint s’accroupir sur mon visage, pressant son clitoris contre mes lèvres. Déjà sensibilisé par les frottements des chaînes, il ne lui fallu que quelques coups de langues pour déclencher l’orgasme. Elle se mit alors à se frotter sauvagement contre moi, manquant me faire mourir d’asphyxie la bouche pleine de sa vulve, enserré entre les muscles de ses cuisses se contractant sporadiquement au rythme des vagues de jouissance qui secouait ses hanches. Après un dernier soupir, elle se releva et disparu de mon champ de vision.

Je fermais les yeux quelques instants, quand une brûlure sur mon torse me fit sursauter. Erika un cierge allumé à la main, laissait s’écouler de la cire chaude sur ma peau. De ma poitrine, elle alla lentement jusqu’à l’intérieur de mes cuisses, puis passa sur mes testicules. Passée la surprise de la première douleur, je trouvais cette brûlante sensation très excitante et désirais qu’elle n’oublia pas d’arroser ma verge. Ce qu’elle fit à sa façon. Quelle douloureuse sensation de plaisir. D’abord la morsure intense de la chaleur, puis la tiédeur moite de sa chatte venue s’empaler sur mon pieu durcit par le feu. De nouveau l’embrasement infernal puis la rudesse encore plus bouillante de son fourreau anal. Et ainsi de suite, du brasero passer à la douceur humide de sa bouche aux lèvres avides. Je n’en pouvais plus. Je ne pourrais bientôt plus contenir un afflux de foutre qui voulait à tout prix jaillir sans retenu. Et lorsqu’enfin je sentis la délivrance arrivée, Erika jeta le cierge au sol s’accroupit au dessus de moi et m’arrosa de sa douche dorée. Je jouis aussitôt. Dans une série de spasmes éblouissants je mêlais ma semence aux jets ondiniques d’Erika, au paroxysme d’un violent orgasme.

Passé l’intense jouissance, Erika partit quelques instants. Elle revint avec une tasse. Elle me força à boire son contenu. C’était à nouveau cette tisane dégueulasse. Je retombais dans un sommeil artificiel.

Quand je revins à moi, j’étais détaché, lavé, habillé. J’étais seul sur le canapé. Je commençais à me demander si je n’avais pas rêver tout ce qu’il venait de se passer.

Sur la table basse il y avait un mot. Il m’était destiné. « Jeudi prochain, même heure. Une clé sera sous le paillasson. ». Encore un peu étourdi par la drogue qu’elle m’avait fait ingurgité je me levais et m’en allais.

Tout en conduisant pour rentrer chez moi je me demandais si je voulais vraiment retourner là-bas et me laisser traiter à nouveau de la sorte. Avant de venir chez elle je m’étais fait tout un film. Fantasme masochiste certes, mais plutôt soft. Bien que ça ne m’avait pas déplu, être un esclave sexuel n’était pas tellement dans mes habitudes. Je préférais quand même garder le contrôle. Là ce n’était plus du tout le cas. De toute façon je n’avais pas les idées assez claires pour faire un choix. J’étais épuisé et avais besoin d’une bonne nuit de sommeil.

Porte de gauche, juste un numéro, le six, j’étais au bon endroit. Je pris la clé sous le paillasson. J’entrais. Sur la table basse, une tasse et un mot, un seul… « Bois ».

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3ème et dernière partie de : « tu reprendras bien un p’tit verre de rosé pamp’mouss »

Effleurant des lèvres les pétales de la rose épanouie, je m’en allais, fiévreux, de la langue, en son sein humide et chaleureux, cueillir le pistil frémissant où perlait la rosée suave du plaisir naissant.
Ainsi pris fin cette apéro arrosé de rosé pamp’mouss.
C’est après l’épisode navrant où je me suis « légèrement » emporté contre les deux amateurs du caca 40 et des courbes extatiques de la finance catatonique
(lire partie 2). Après que la belle belle-mère Renée m’ait appliqué en cataplasme réparateur, les siennes de courbes. Après que Jean-Phil se soit occupé de remettre le moral, entre autre, de Carlos au beau fixe, que la soirée démarra vraiment.
Il y eu d’abord comme un instant de flottement, une hésitation. Un silence qui aurait pu durer une éternité. Pas ce genre de pause qui laisse un arrière goût de gêne, non. Même pas un de ces arrêts où l’on se dit qu’il est l’heure de partir. Non, plutôt un de ses calmes avant la tempête où l’air s’emplit d’électricité. Où les idées naissent et meurent instantanément dans une confusion neuronal proche de la crise d’épilepsie. Où l’on sent une tension impalpable, à fleur de peau, s’emparer des corps.
« Fais de moi ce que tu veux ! » Cria Sylvie en tentant de chevaucher le porte manteau pour lequel elle s’était pris d’affection depuis qu’elle avait avalé à grands coups de rosé’pampmouss, une poignée de ses témestas. Et là, quelqu’un eut la bonne idée de balancer un bon beat électro, nerveux et plein de sub-bass.
A partir de là, aucun d’entre nous n’aurait pu dire qui nous étions. Réuni dans une syncope tribal, nous étions entré dans une transe païenne. De l ‘extérieur, sans doute, ce qui se passait ici n’aurait aucun sens. Nous passerions pour des désaxés se désarticulant sur des rythmes inaccessibles à qui ne serait pas connecté au réseau télépathique qui nous reliait les uns aux autres. Le plafond au dessus de nous s’était déchiré pour laisser la place à la danse des galaxies. Nous étions tour à tour, poussières, étoiles, magma, soleil, matière noire, lumières aveuglantes. Les corps n’étaient que de vagues idées. Les pensées prenaient corps.
Et c’est là quelques part entre les étoiles, sous une comète lumineuse, dans cette ronde spatiale, qu’eut lieu la rencontre mystérieuse entre une belle nébuleuse et mon corps sidéral. Elle s’est livrée à mes jeux, sensuelle et sans voiles, elle m’a ouvert son corps tumultueux. Notre élan fût si généreux en cette nuit chaleureuse. Le plaisir si intense à l’instant du big bang, qu’il en a donné naissance à un nouveau soleil.

Le réveil fût quand même laborieux, voir douloureux (voir la partie 2 de « tu reprendras bien un p’tit verre de rosé pamp’mouss »). Quand j’ai ouvert les yeux, j’étais allongé sur le tapis du salon, la tête sur les cuisses de Sandra. J’avais une vue imprenable sur la rose rouge tatoué en partie sur son pubis et sur l’intérieur des cuisses . Ca aurait pu être pire.

PS : le soleil qui est né de nos frictions n’était qu’un halogène allongé, tombé là sans doute suite à nos débordements, dans lequel je me souviens, je n’ai pas arrêté de filer des coups de tête aux rythmes des va-et-vients.
UMP : Sylvie s’est tirée avec le porte-manteaux. Aux dernières nouvelles ils seraient à Venise.
UDI: Carlos et Jean-Phil vont se marier en août, si tout va bien. Je vous raconterais.
MODEM : Et oui, bien sur, pour nous mettre dans un état pareil, on nous avais drogué à l’insu de notre plein gré… ou presque

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Episode 2 de: Tu reprendras bien un p’tit verre de rosé pamp’mouss?

Episode 2 de « tu reprendras bien un p’tit verre de rosé pamp’mouss ». Pour ceux qui ne comprendraient pas tout il faut lire la première partie en cliquant sur Pamp’mouss.

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J’ouvre un œil. Aucune idée de l’heure, ni du jour qu’il est. C’est traitre le rosé pamp’mouss. J’ai l’esprit en mode modem 56k. Les images devant mes yeux s’affichent ligne par ligne et les souvenirs de l’apéro m’arrivent par petits paquets sur fond sonore du « tuuuttuttuuuuututututtuuuuuut », typique des connexions au net à ses débuts, qui me martèle les synapses.
Je revois Carlos et Jean Phil nous annoncer leur prochain mariage. Caroline qui en passant dans mon champ de vision me provoque une érection. Les deux cousines à Gérard, dont l’une au vu de ce que l’autre lui tient dans la main serait plutôt son cousin avec un bon bonnet C. Gérard s’attaquant au roulage d’un 10 feuilles plus chargé que l’haleine d’un politicien véreux. Dd est out. Jean-Pierre, lui est allongé sous l’un des cubis de rosé pamp’mouss. Sylvie complètement déphasé par l’acool et le témesta, vampe le porte manteau de l’entrée tout en lui promettant qu’elle sera une épouse fidèle et fertile. Yves a décollé pour une autre dimension. Sardine a le pento qui lui coule sur le visage, le transformant en tête de nœud lubrifié, ce qui donne des idées à Jean Phil qui le regarde en frétillant du cul.
« tuuuttuttuuuuututututtuuuuuut », encore un petit effort. Voilà ça y est presque. J’ai les images complète. C’est encore un peu flou et il y a un léger problème de synchro du son. « tuuuttuttuuuuutuuuu», c’est bon. Tout me revient…
J’étais en train de discuter avec un type qu’il me semblait vaguement connaître. Nous parlions de la sacem, et je lui faisais croire qu’elle avait été créée par un certain Théophyle Aristide Sassaime (lire Théophyle Aristide Sassaime ou la contre-histoire des droits d’auteurs), histoire de me foutre de sa gueule qui ne me revenait pas. A deux pas de là, deux gus à l’allure fade qui avaient du entrer ici car ils avaient vu de la lumière, ce qui leur arrivaient rarement, tout excités, ils échangeaient leurs bons plans boursiers. Se félicitaient que grâce à la crise, ils s’engraissaient. Le plus intelligent des deux sans doute, émettait quelques doutes sur la moralité de tout ça et avait quand même un petit remord. C’est vrai quoi ! A chaque fois qu’une charrette de licenciement était annoncer, cela augmentait ses dividendes certes, mais, ces soir là, il était obligé de prendre une double camomille pour arriver à s’endormir.
Bon moi vous me connaissez et si ce n’est pas le cas, tant mieux pour vous, déjà à jeun je ne suis pas toujours bien fin, mais avec 2g de rosé pamp’mouss dans les veines et deux ou trois joints en court-circuit dans les neurones, je deviens rapidement irritable sur certains sujets.
J’ écartais donc mon interlocuteur et remontait mes manches en vu d’une distribution expresse de bourre-pifs, de coup de boule exploseur d’arcades et de coups de latte remonteur de testicules. J’en attrapais un par une oreille et l’autre par le col de sa chemise empesées. « espèces de raclure de fond de chiottes avariée !» Criais-je. « vomissure de grabataire syphilitique ! « Déjection de gastro entérite de bouffeur d’hamburger ! » Continuais-je, tout en leur balançant de grandes baffes décrocheuse de mâchoires. Alors que j’étais parti pour un délire épileptique de diarrhées verbales et de démolissage stroboscopique, Renée, la belle belle-mère de Gérard se planta devant moi. Elle ouvrit le mouchoir qui lui servait de chemisier pour laisser jaillir une paire d’airbag digne d’un film de Russ Meyer. Elle m’attrapa par la nuque et y enfoui mon visage. Toute ma colère tomba d’un coup. Par contre dans mon slip, s’éleva une raideur qui tentait d’en sortir pour voir ce qui se passait dehors. Elle m’entraîna jusqu’à la salle de bain et entreprit de finir de me calmer en me laissant jouer avec ses tétons, pour commencer, puis en ne s’opposant pas à mon exploration linguistique des vallées humides de son mont de vénus et pour finir je me détendais complètement sous son interprétation d’un concerto pour flutiste parfaitement exécuté.
Quand je revins au salon, j’étais complètement détendu. Les deux folles des bourses s’étaient éclipsées. Carlos faisait bien un peu la gueule, mais Jean-Phil qui n’avait pas été insensible au charme bestial de la scène qui venait de se jouer, me fit un clin d’oeil pour me faire comprendre que ce n’était rien et entreprit de regonfler le moral de son futur mari et l’entraînant à la cuisine pour lui interpréter sa version du chaperon rouge et du petit pot de beurre.

La suite, la semaine prochaine… Oui mais bon, nous on aurait bien voulu savoir ce que Sandra s’était fait tatoué sur le pubis (voir première partie de cette haletante chronique). Alors c’est quoi ?.. Réponse au prochain épisode.

pinup

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