La veille du 29 janvier, tout sucre tout miel, Mr S. et sa clique emprunt d’empathie pour les français qui en bave, nous serinait sur tous les tons qu’ils étaient à l’écoute mais que manifester contre la crise ne serait pas d’une grande utilité car eux, les pauvres, ne pouvaient rien y faire si ce n’est réagir aux mieux de leurs moyens et de leurs compétences. Sitôt le concept lancé de « mobilisation contre la crise », il était repris en boucle dans tous les J.T..
Ah ces braves français qui soutiennent les plans du président face au krach. Ne sont-ils pas si sympathiques?
Bon trêve de plaisanterie, vous comme moi savons pertinemment que même si la crise à jouer un rôle dans la forte mobilisation, c’est surtout parce qu’elle a permis de cristalliser tous les problèmes engendrer par les « réformes » de Mr S. (je mets « réforme » entre guillemets car si les mots ont encore un sens, une réforme c’est à mon avis une avancée positive pour la plus grande majorité. Dans le cas qui nous occupe ça ne l’est pas).
Grand manipulateur, celui-ci avait réussi le tour de force de faire croire au peuple français qu’il était avec eux. Qu’il lutterait à leur côté pour plus de justice, un meilleur système de santé, une éducation à la mesure de leurs ambitions, des salaires à faire pâlir d’envie un banquier, etc, tout ça rien que pour se faire élire. Explosant le FN, ce qui est une bonne chose, en récupérant ses idées, il aurait pu se passer de les appliquer. Mais pour garder cet électorat sous le coude il nous a sorti le ministère de la honte (intégration). A la tête de l’état, il a réussi à faire imploser le PS en jouant une ouverture qui n’a jamais été qu’un piège à cons. Le point positif de ce faux prélude à l’internationale des partis politique c’est qu’il a permis à tout un chacun de constater à quel point une bonne partie du PS aurait du bien avant les présidentielles adhérer à l’UMP et ne pas tromper son monde sur ses intentions, une bonne place au soleil et rien d’autre.
Maintenant que la situation est résumé parlons un peu des réformes et des plans de sauvetage du système ultra-libéral qui ont propulsé les français dans la rue.
Trompés par un discours fait pour plaire aux plus grands nombres et tissés des voiles du mensonge, certains d’entre nous dès le lendemain de l’élection ont eu la gueule de bois. Il y a avait de quoi suite aux repas du Fouquet’s où Mr S. et ses amis des grands groupes financiers et industriels se sont partagés les ressources de la France et des quinze jours de vacances sur le yacht de son ami Bolloré (32 232 employés dans le monde, 6 399 millions d’euros de CA), tout un symbole. Et les symboles, il aime ça notre président. Quelques exemples:
- la sortie de “La république, les religions, l’espérance” (éditions du cerf) en 2004, symbolisait déjà sa vision de la “rupture”. Dans les librairies à la veille du centenaire de la loi de séparation de l’église et de l’état. Il se préparait déjà à remplacer les éducateurs, assistantes sociales et autres associations à caractère social présentes dans les banlieues dites difficiles, par des prêtres, des imams, des rabbins ou pourquoi pas des scientologues.(voir l’article retour sur la sarko-laïcité)
-
L’augmentation de son salaire de 175% quand dans le même temps le salaire moyen plafonne alors que le coût du quotidien explose.
-
Alignement avec la politique de Bush qui ont on le sait est un grand défenseur de la justice sociale et des travailleurs.
-
Visite commerciale en chine sans Rama Yadé (secrétariat d’état aux droits de l’homme)… Faut pas tout mélanger.
-
Félicitations à poutine pour l’élection très démocratique en Russie de Medvedev.
-
Kadhafi à l’Élysée le jour anniversaire de la déclaration des droits de l’homme
On ne va pas refaire toute la liste, ça serait trop long et ça renforcerait la migraine qui me taraude depuis le 06 mai 2007.
Au fil donc, de ces poses symboliques et de la mise au grand jour de ces mensonges, les français qui l’ont élus commencent à ne plus pouvoir le voir en peinture. Ils ont ont compris que lorsque Mr S. s’impose sur le petit écran et qu’il martèle « réforme », il faut entendre « serrer la ceinture et les fesses ». Depuis longtemps déjà une partie de la population se doutait que la signification des mots n’avait plus guère de sens en politique, maintenant c’est la majorité qui s’en est aperçue. Sans vouloir refaire toute la litanie des « réformes » ont peut en tous cas trouver un fil conducteurs à chacune d’entre elle. Le but est simple réduire les dépenses et quand cela est possible privatiser pour refiler la rente aux amis du Fouquet’s. Si dans quelques secteurs cela s’impose, c’est loin d’être le cas pour la santé, l’éducation, le logement, la justice, le social, les retraites, l’énergie.
-
la santé: au vu du vieillissement de la population et de la montée de maladie comme le cancer du à l’empoisonnement de notre alimentation, à la pollution en général, au vu des tonnes d’anti-dépresseurs consommés à cause d’un management du travail qui pressurise sans cesse les classes actives, au vu des catastrophes sanitaires annoncées par la misère sociale engendrée par le système libéral mais aussi par les futurs évènements climatiques, il faut bien au contraire investir massivement, créer de l’emploi, accompagner fortement les diverses associations d’aide à la personne présentes dans ce secteur.
-
L’éducation: l’école de Jules Ferry c’était bien, mais ce n’est plus d’actualité. La France a changé et son système éducatif doit évoluer pour s’adapter. Cela ne peut pas se faire en supprimant plus de postes, en remplaçant des profs par des gardes-chiourmes. La « réforme » dans ce domaine passe plus de moyens, des classes moins surchargées, des classes spécialisées, des moyens techniques remis à jour.
-
Le logement: pas la peine de faire un dessin sur la pénurie de logement aggravée par la bulle spéculative de l’immobilier qui a joué le rôle de détonateur dans la crise. Un vrai plan de réforme serait de lancer un chantier national pour construire des logements à énergie positive et rénover le parc actuel pour en faire des habitats moins gourmands en énergie.
-
La justice: commencer par appliquer les textes déjà existant en renforçant l’investissement dans le personnel, les structures, les moyens d’application des peines. La justice ne va pas sans la police dont les citoyens devraient pouvoir contrôler les actions au moyen d’organisme indépendant afin d ‘éviter les dérives comme celle actuelle qui de par le discours de Mr S. semble agir parfois avec trop d’impunités, au lieu d’en avoir peur. La justice ne va pas sans de la réinsertion afin d’éviter au mieux la récidive et tous ce qui peut-être accompli dans ce domaine doit être financé.
-
Le social: la France a une grande histoire sociale, c’est ce qui fait sa noblesse et son image dans le monde. Des acquis enlevés de haute lutte par nos aïeux sont aujourd’hui remis en cause jour après jour par la classe qui est au pouvoir et semble vouloir s’en venger.
-
Les retraites: à titre personnel, je n’en aurais surement pas. Mon père lui n’en a pas profité, il est mort à la suite d’un cancer du à l’amiante pour avoir donné toutes les années de sa vie à son boulot. Aucune entreprise, aucun de ces grands groupes qui ont fait la pluie et le beau temps et qui aujourd’hui voudrait nous faire payer les conséquences de leurs irresponsabilités n’aurait pu faire quoique se soit sans leurs employés, leurs ouvriers. Alors de la décence, messieurs, n’oubliez pas de passer à la caisse et d’honorer ceux à qui vous devez tout.
-
L’énergie: j’aurais pu rajouter l’eau, les conséquences sont les mêmes. Voilà des secteurs qui ne devraient jamais passer par le privé. L’eau n’est pas une marchandise, elle est indispensable à la vie et donc tout le monde est concerné. L’énergie est devenu elle aussi indispensable aux sociétés modernes et chacun à le droit à son accès, même celui qui n’a pas de quoi régler ses factures. D’autres part plutôt que de vouloir construire un autre EPR, l’état devrait investir massivement dans les énergies renouvelable qui permettrait à moyen terme d’être autonome et ne plus dépendre de type comme Poutine. Permettrait de ne plus fermer les yeux sur l’emploi d’esclaves, comme en Birmanie.
Voilà donc une partie de ce qui a poussé les français à descendre dans le rue. Je n’ai pas parler directement du pouvoir d’achat, ou trop peu, mais bien sur il est sous-jacent de chacun des points abordés.
Alors certains d’entre-vous diront c’est bien beau, mais comment financer tout ça. Interrogation légitime à laquelle je répondrais simplement: demandons aux banquiers, aux financiers, ils ont trouvé la solution eux…