Effleurant des lèvres les pétales de la rose épanouie, je m’en allais, fiévreux, de la langue, en son sein humide et chaleureux, cueillir le pistil frémissant où perlait la rosée suave du plaisir naissant.
Ainsi pris fin cette apéro arrosé de rosé pamp’mouss.
C’est après l’épisode navrant où je me suis « légèrement » emporté contre les deux amateurs du caca 40 et des courbes extatiques de la finance catatonique (lire partie 2). Après que la belle belle-mère Renée m’ait appliqué en cataplasme réparateur, les siennes de courbes. Après que Jean-Phil se soit occupé de remettre le moral, entre autre, de Carlos au beau fixe, que la soirée démarra vraiment.
Il y eu d’abord comme un instant de flottement, une hésitation. Un silence qui aurait pu durer une éternité. Pas ce genre de pause qui laisse un arrière goût de gêne, non. Même pas un de ces arrêts où l’on se dit qu’il est l’heure de partir. Non, plutôt un de ses calmes avant la tempête où l’air s’emplit d’électricité. Où les idées naissent et meurent instantanément dans une confusion neuronal proche de la crise d’épilepsie. Où l’on sent une tension impalpable, à fleur de peau, s’emparer des corps.
« Fais de moi ce que tu veux ! » Cria Sylvie en tentant de chevaucher le porte manteau pour lequel elle s’était pris d’affection depuis qu’elle avait avalé à grands coups de rosé’pampmouss, une poignée de ses témestas. Et là, quelqu’un eut la bonne idée de balancer un bon beat électro, nerveux et plein de sub-bass.
A partir de là, aucun d’entre nous n’aurait pu dire qui nous étions. Réuni dans une syncope tribal, nous étions entré dans une transe païenne. De l ‘extérieur, sans doute, ce qui se passait ici n’aurait aucun sens. Nous passerions pour des désaxés se désarticulant sur des rythmes inaccessibles à qui ne serait pas connecté au réseau télépathique qui nous reliait les uns aux autres. Le plafond au dessus de nous s’était déchiré pour laisser la place à la danse des galaxies. Nous étions tour à tour, poussières, étoiles, magma, soleil, matière noire, lumières aveuglantes. Les corps n’étaient que de vagues idées. Les pensées prenaient corps.
Et c’est là quelques part entre les étoiles, sous une comète lumineuse, dans cette ronde spatiale, qu’eut lieu la rencontre mystérieuse entre une belle nébuleuse et mon corps sidéral. Elle s’est livrée à mes jeux, sensuelle et sans voiles, elle m’a ouvert son corps tumultueux. Notre élan fût si généreux en cette nuit chaleureuse. Le plaisir si intense à l’instant du big bang, qu’il en a donné naissance à un nouveau soleil.
Le réveil fût quand même laborieux, voir douloureux (voir la partie 2 de « tu reprendras bien un p’tit verre de rosé pamp’mouss »). Quand j’ai ouvert les yeux, j’étais allongé sur le tapis du salon, la tête sur les cuisses de Sandra. J’avais une vue imprenable sur la rose rouge tatoué en partie sur son pubis et sur l’intérieur des cuisses . Ca aurait pu être pire.
PS : le soleil qui est né de nos frictions n’était qu’un halogène allongé, tombé là sans doute suite à nos débordements, dans lequel je me souviens, je n’ai pas arrêté de filer des coups de tête aux rythmes des va-et-vients.
UMP : Sylvie s’est tirée avec le porte-manteaux. Aux dernières nouvelles ils seraient à Venise.
UDI: Carlos et Jean-Phil vont se marier en août, si tout va bien. Je vous raconterais.
MODEM : Et oui, bien sur, pour nous mettre dans un état pareil, on nous avais drogué à l’insu de notre plein gré… ou presque